Il y a quelques jours, une amie m’a confié qu’elle pensait devoir couper les liens avec sa lignée féminine, qu’elle jugeait “toxique”. Elle m’a dit : “Je sens que pour m’en sortir, je dois rompre totalement avec elles.”
J’ai senti une grande tristesse dans ses mots.
Et peut-être que toi aussi, à un moment ou un autre, tu as eu cette pensée. Celle de croire que pour te libérer, il fallait tout couper. Que garder un lien avec ta famille signifiait forcément te trahir, te sacrifier, rester coincé dans un schéma douloureux.
Mais je vais te dire quelque chose d’essentiel : tu n’as pas besoin de couper les liens pour guérir. Bien au contraire.
La croyance de la “famille toxique” : un piège moderne
Tu entends de plus en plus parler de “famille toxique”, de “liens nocifs”, et de l’idée que pour être libre, tu dois rompre.
Et parfois, oui, il est sain de prendre de la distance. De dire non. De poser une limite claire.
Mais couper énergétiquement, définitivement, symboliquement ? Cela revient à nier une part de toi.
Ta famille, même avec ses blessures, ses manques ou ses violences, fait partie de ton système. Elle est la terre sur laquelle tu es née. Couper ces liens, c’est comme arracher une plante de ses racines en pensant qu’elle va mieux pousser.
En constellation familiale, rien n’est jamais exclu
Dans les constellations familiales chamaniques, on apprend une chose fondamentale : tout ce qui est exclu revient dans le système, souvent sous forme de souffrance, de blocage, ou de répétition.
Quand tu rejettes une partie de ta lignée, c’est comme si tu disais : “Je refuse d’être liée à ça.”
Mais ton âme, elle, sait que tu es déjà liée.
Et si tu l’ignores, ce lien va s’exprimer autrement – dans ton corps, dans tes relations, dans ton chemin de vie.
Plutôt que de couper, tu peux remettre chaque chose à sa place. Dire à cette lignée :
“Je vous vois. J’honore ce que vous avez vécu. Je n’ai pas besoin de porter ce fardeau. Je le rends avec respect.”
C’est ça, honorer sans te sacrifier.
Tu peux poser des limites sans rompre l’amour
Dire non à un comportement, ce n’est pas dire non à la personne.
Mettre une distance physique, émotionnelle, ou même temporaire, ne signifie pas couper l’amour.
C’est poser une frontière saine, non par rejet, mais par conscience.
Et tu peux le faire tout en restant en lien dans l’invisible, en reconnaissant la place de chacun dans ton système familial.
En chamanisme, ces liens sont considérés comme sacrés. On parle souvent du fil rouge de la lignée, du souffle des ancêtres qui circule en toi. Ce n’est pas un poids : c’est une force, quand c’est vu, accueilli, reconnu.
L’exclusion ne guérit rien, elle fige la douleur
L’histoire de mon amie m’a touchée parce qu’elle est si fréquente. On pense qu’on doit tout effacer pour renaître.
Mais tu ne peux pas effacer ta lignée. Tu peux en revanche guérir la relation que tu entretiens avec elle.
Quand tu exclues ta lignée féminine – ou masculine – tu risques de répéter leurs blessures au lieu de les transformer.
Tu n’es pas ici pour être loyale à la souffrance.
Tu es ici pour choisir ce que tu gardes et ce que tu rends, en pleine conscience.
Tu peux dire à ta lignée :
“Je vous rends ce qui ne m’appartient pas. Je garde en moi la force, l’amour, la vie que vous m’avez transmise.”
Le rôle du chamanisme : réconcilier plutôt que rompre
Dans l’approche chamanique, on travaille souvent avec les ancêtres. On fait appel à leur sagesse, même s’ils ont vécu dans la violence ou l’oubli. On va les chercher dans leur lumière, pas dans leur ombre.
C’est une invitation à dire :
“Je reconnais que vous avez fait ce que vous avez pu. Je ne suis pas d’accord avec ce qui s’est passé, mais je vous vois. Je reprends ma place, et je vous laisse la vôtre.”
Il ne s’agit jamais de justifier les actes, ni de minimiser les blessures. Il s’agit de guérir les mémoires figées, pour que la vie puisse à nouveau circuler.
C’est une démarche puissante. Exigeante. Mais profondément libératrice.
Tu n’as rien à prouver à ta famille. Rien à réparer à leur place.
Tu n’as pas besoin de te sacrifier pour être digne d’amour.
Tu n’as pas besoin non plus de tout rejeter pour te sentir libre.
Tu peux te tenir au centre. Dire oui à ta vie, à ton chemin, en laissant derrière toi ce qui ne te nourrit plus, mais sans couper les racines.
Tu peux devenir un canal de transformation pour ta lignée. Pas par obligation. Mais parce que ton âme a peut-être choisi cette voie.
Tu peux être le point de bascule. Pas en te chargeant de tout, mais en étant simplement toi.
Honorer les liens familiaux, c’est choisir l’amour, pas la soumission
Honorer ne veut pas dire obéir.
Honorer ne veut pas dire cautionner.
Honorer, c’est reconnaître.
Et cette reconnaissance – même intérieure, même silencieuse – est un baume.
Elle remet de l’ordre. Elle restaure le flux. Elle te rend ta force.
Tu n’as pas à rester dans la douleur familiale. Mais tu peux la regarder avec douceur, sans jugement, sans rejet.
Dans ce cas, une autre énergie devient possible.
En résumé : ton chemin, ta vérité

Tu n’es pas obligé·e d’aimer tes parents, ni d’avoir une relation avec eux.
Mais tu peux honorer leur place dans ton histoire.
Tu peux choisir de ne plus porter ce qui ne t’appartient pas.
Tu peux dire oui à toi-même, sans dire non à tout ton passé.Et si tu sens que c’est lourd, que c’est confus, que tu ne sais pas comment faire : tu n’as pas à le faire seul.
Les constellations familiales chamaniques sont là pour ça. Pour remettre de l’ordre, réparer les liens, rendre ce qui doit l’être.
Elles sont là pour t’aider à retrouver ta juste place, sans exclusion, sans rejet, sans sacrifice.
✅ Points clés à retenir :
- Couper les liens familiaux énergétiques n’apporte pas la guérison, cela crée de l’exclusion.
- Tu peux poser des limites saines tout en honorant ta lignée.
- Les constellations familiales chamaniques permettent de rétablir l’ordre et de transformer les mémoires.
- Honorer, ce n’est pas se soumettre, c’est reconnaître sans se sacrifier.
Un article qui remet des choses à leur place ! Je retiens 2 phrases : 1) Tu n’as pas besoin de te sacrifier pour être digne d’amour, 2) Tu n’as pas besoin de tout rejeter pour te sentir libre.
Merci pour ton article qui donne à réfléchir…
Merci Magdalena pour ton message 🙏
Ces deux phrases que tu retiens sont des clés puissantes.
Elles ouvrent un espace où l’on peut enfin se positionner autrement : ni dans le sacrifice, ni dans la rupture.
Juste dans quelque chose de plus libre, plus conscient… plus vivant.
Si ça t’a donné à réfléchir, alors l’article a déjà rempli sa mission.
Trouver l’équilibre entre rester fidèle à soi sans couper les ponts, c’est un chemin tellement délicat, surtout quand on a une grande sensibilité.
Merci pour ces mots qui soutiennent et ouvrent des espaces de nuance, de respect, d’amour vrai 💛
Merci Marie,
Tu mets des mots justes sur ce paradoxe intérieur : rester fidèle à soi sans renier l’autre.
Oui, c’est un chemin fin, presque invisible parfois… surtout quand on sent tout, tout le temps.
Mais c’est justement là que peut naître l’amour vrai, celui qui ne s’épuise pas dans le sacrifice.
Merci à toi d’oser marcher cette voie avec conscience et délicatesse
Merci Sandra pour cette parole si douce, si ancrée, et si puissante à la fois. Tu mets des mots sur ce que tant d’entre nous ressentent en silence : ce tiraillement entre le besoin de se préserver et la douleur de couper. Tu rappelles avec tant de sagesse qu’il est possible d’honorer sa lignée sans se sacrifier, de se libérer sans renier, de poser des limites sans exclure.
J’ai été particulièrement touchée par cette phrase : « Tu n’es pas ici pour être loyale à la souffrance. » Elle m’a percuté en plein cœur et reflète très justement une prise de conscience très personnelle et récente.
Merci à toi Sabine,
Ton message me touche profondément.
Oui, ce tiraillement dont tu parles, il est si intime… et pourtant tellement universel.
Cette phrase – “Tu n’es pas ici pour être loyale à la souffrance” – je l’ai écrite en pensant à toutes celles et ceux qui confondent fidélité et oubli de soi.
Ta résonance me confirme qu’elle avait besoin d’être dite.
Merci de la recevoir avec autant de justesse et de présence.
Tu es déjà en train de réécrire ton histoire, avec courage et conscience. Et ça, c’est immense
Merci pour cette mise au point salutaire. Ce qu’on a exclu revient dans le système, c’est bien vrai ; mieux vaut le restituer et trouver la juste place de chacun, dans la reconnaissance, loin des solutions brutales en vogue. Beaucoup de paroles éclairantes dans tes mots, merci encore.
Merci Eva,
Tu mets le doigt sur quelque chose d’essentiel : ce qu’on exclut finit toujours par revenir.
La vraie paix ne se construit pas dans l’évitement ou la coupure, mais dans la reconnaissance et la justesse de chaque place.
Merci d’avoir saisi cette nuance avec autant de clarté.
Tes mots résonnent comme un écho bienveillant à ce que j’ai voulu transmettre 🙏
Merci pour cette bienveillance qui me touche. Nombreux sont ceux qui ont des problèmes avec tout ou partie de sa famille et tu expliques bien comment pardonner est important et comment le chamanisme peut aider tout en posant les bonnes limites.
Merci Laura,
Ton message me touche.
Tu as raison, les blessures familiales sont si fréquentes, et pourtant encore taboues.
Je tiens juste à préciser quelque chose : dans mon approche, le pardon n’est pas une finalité, ni même une nécessité.
Parfois, vouloir pardonner trop vite revient à se taire à nouveau, à se nier.
Ce que j’encourage, c’est avant tout à se libérer — en posant des actes justes pour soi, en reprenant sa souveraineté.
Le chamanisme peut accompagner ce chemin, avec beaucoup de respect et de clarté.
Merci encore pour ta lecture attentive 🙏
Merci pour cet article plein d’enseignements. Ces mots font grandement réfléchir.
Merci beaucoup Sylvie,
Si ces mots font réfléchir, alors ils ont rempli leur rôle.
Parfois, un simple éclairage peut faire bouger des choses en profondeur…
Merci à toi de les avoir reçus avec autant de réceptivité 🙏
Merci Véronique pour ce texte d’une justesse rare et d’une profonde humanité. Tu touches à un équilibre tellement délicat : respecter ses liens familiaux sans s’oublier soi-même. Ce que tu écris résonne fort pour moi. On peut aimer profondément… et ressentir le besoin de poser des limites, sans que cela remette en cause l’amour. Ta manière d’aborder ce sujet, sans jugement ni culpabilité, est un vrai soulagement.
Un immense merci pour cette lumière posée sur une zone souvent floue
Merci Vincent,
Ton retour me touche sincèrement.
Oui, aimer sans s’oublier, poser des limites sans renier le lien… c’est un équilibre subtil, souvent mal compris, et pourtant si vital.
Je suis heureuse que mes mots aient pu éclairer cette zone floue, là où tant de gens oscillent entre loyauté et épuisement.
Merci à toi de les avoir accueillis avec autant de justesse et de cœur 🙏
Je me retrouve complètement dans cet article. Etant plus jeune, je me suis éloigné physiquement du milieu familial, cela m’a permis de me recentrer pour me découvrir et me connaitre. J’y suis retourné depuis. J’ai même creusé dans mes racines en allant vivre dans le pays d’où venaient mes parents et j’ai compris énormément de choses sur mon environnement familial.
Merci Rudy pour ton témoignage, il est puissant.
Ce que tu décris — s’éloigner pour mieux se retrouver, revenir avec un regard neuf, et plonger dans les racines — c’est un vrai chemin d’âme.
Il faut beaucoup de courage pour partir… et encore plus pour revenir avec conscience.
Ton parcours montre à quel point l’exploration de nos origines peut transformer notre rapport à nous-mêmes et à notre lignée.
Merci d’avoir partagé ça ici 🙏
Génial que tu dises que « couper énergétiquement, définitivement, symboliquement ? Cela revient à nier une part de toi ». On peut ne pas se rendre compte que l’on s’abime soi-même dans ce genre de démarche. Bravo !
Merci Pascal 🙏
Oui, c’est exactement ça : vouloir couper à tout prix, c’est souvent une tentative de survie… mais qui finit par blesser encore plus profondément.
On croit se protéger, et sans le savoir, on se mutile intérieurement.
Reconnaître, remettre à leur juste place, faire la paix — sans nier, sans fuir — c’est un vrai chemin de réconciliation avec soi-même.
Merci d’avoir perçu et souligné cette nuance si essentielle.
Merci Sandra pour cet article qui remet ses choses à leur juste place: on peut garder l’amour sans se laisser enfermer dans des liens toxiques. Je suis tout à fait d’accord avec toi sur le fait de ne pas couper tous les liens, ce serait comme couper nos propres racines. Mais c’est bien compliqué de faire la part des choses parfois!
Merci Caroline pour tes mots,
Tu touches un point tellement vrai : faire la part des choses, c’est parfois un vrai labyrinthe émotionnel… surtout quand l’amour se mêle à la douleur.
Mais tu le dis très justement : il est possible de garder le lien sans s’y enfermer, d’honorer ses racines sans s’y enchaîner.
Ce chemin-là demande du courage, de la clarté… et beaucoup de douceur envers soi.
Merci d’avoir partagé cette réflexion si juste 🙏
Effectivement, la famille est notre histoire, nous sommes issus de la lignée familiale. Tout est de trouver sa place dans cet écosystème.
Merci Anne-Sophie,
Tu as tout à fait raison : la famille, c’est notre terre d’origine. On ne peut pas s’en extraire sans se déraciner.
Et pourtant, comme tu le dis, trouver sa place dans cet écosystème, c’est parfois tout un art — surtout quand les dynamiques sont déséquilibrées, voire toxiques.
Ce que je défends dans cet article, c’est justement ça : il est possible d’honorer d’où l’on vient sans s’y dissoudre, de rester en lien sans se sacrifier.
Merci pour ta lecture attentive et ta belle synthèse 🙏
Très sain et utile. Merci.
Merci Xavier 🙏
Ce sont des sujets sensibles, souvent traversés de confusion ou de culpabilité…
Alors si tu y as trouvé quelque chose d’utile et d’apaisant, j’en suis vraiment heureuse.
Merci pour ton regard.
tout ce que tu dis je l’ai vécu. Apres avoir conscientisé certains comportements toxiques, j’ai voulu ne plus avoir de contacts avec cette famille. Une constellation familiale m’a permise de comprendre que je ne pouvais pas nier leur existence mais que je pouvais continuer à me construire avec ce que j’ai compris. Je sens mon masculin, mon féminin me constituent, que mon âme est bien là ainsi que l’Amour. Alors oui je ne ferai plus d’efforts pour maintenir le lien et non je nierai pas leur existence
Merci Aurélie,
Ton témoignage est d’une grande justesse… et d’une grande force.
Tu as traversé ce paradoxe avec beaucoup de conscience : poser une distance sans nier l’existence, ne plus t’abîmer dans le lien sans effacer l’origine.
C’est exactement ce que j’essaie de transmettre : il ne s’agit pas de maintenir des liens coûte que coûte, mais de se positionner justement.
Et ce que tu dis sur ton masculin, ton féminin, ton âme… c’est tellement précieux.
C’est ça, incarner sa lignée autrement. Merci pour cette parole vivante et inspirante 🙏